dimanche 30 novembre 2014

Croquis de samedi




Nous étions cinq à croquer la vie samedi dernier autour d'Etienne, qui a dû poser (au pied levé) suite à un problème de voiture du modèle qui était initialement prévu. Ce fut donc pour moi un plaisir particulier de croquer mon fils ;))










Etienne s'est révélé être un modèle parfait, qui ne bouge pas, tient les poses aussi longtemps que nécessaire et sait les reprendre sous différents angles...bref un vrai pro :))



Techniquement ici, j'ai employé des feutres aquarellables Tombow, avec une partie "pinceau" et une pointe fine de l'autre côté, ce qui permet, couplé à un pinceau à eau, des effets aquarellés, tout à fait agréables.
Je commence par poser les grandes lignes du sujet, en général je commence par la tête, ce qui fait que parfois, les pieds sortent (mais quand j'ai essayé de commencer par les pieds, c'est la tête qui sortait du cadre ;))
Je commence donc par des traits non appuyés les plus libres possibles, au fur et à mesure que je me chauffe, ils deviennent plus fluides.
Dans un deuxième temps je relis l'ensemble du sujet en recommençant par le haut, ce qui me permet de corriger des approximations (ça dépend bien sûr du temps alloué à chaque pose, ainsi que de mon niveau d'implication dans la pose, car, le fait de ne pas faire très régulièrement ce travail de modèle vivant, est bien sûr, un handicap)
Ensuite j'accentue des ombres, si j'ai le temps , et j'ajoute quelques accents graphiques.
enfin, avec un pinceau en martre qui contient un peu d'eau j'allonge les ombres de façon à créer quelques valeurs.
En général sur un croquis rapide (5, 10 minutes max), je ne prends pas de repère pour les proportions.
Je considère le Modèle Vivant comme un exercice d'observation principalement visuel, tout au plus, je peux vérifier quels sont les points qui tombent sur les lignes verticales ou horizontales principales.




Pour plus d'infos sur les feutres que j'emploie :
https://www.youtube.com/watch?v=UQ__tIRev-E










dimanche 9 novembre 2014

Antonio Lopez ou peindre la vie





On ne peint pas d'après nature parce qu'on n'a pas le temps, parce que la lumière n'est pas bonne, ou parce qu'on a peur de se planter ...
D'ailleurs, beaucoup de peintres qui peignent soi disant d'après nature ne peignent plus vraiment "d'après nature". Ils ont mis au point des procédés, des simplifications, des méthodologies qui font que leurs peintures ne dépendent plus ni de la lumière ni de l'atmosphère du lieu...ils ne sont plus les récepteurs de l'instant où ils peignent, ils en sont les exploitants. Et du coup, qu'ils peignent à Cordoue ou à New York, l'ambiance est la même...
Le lieu est mis au service du peintre et non l'inverse.
Ce n'est pour moi, ni bien ni mal. De bien jolies peintures peuvent sortir de ces mains là.

Il y a un retournement de situation notable entre nos chers impressionnistes et notre époque.
Ou alors je n'ai rien compris, et c'est l'inverse, ce qui est possible, tout est si compliqué ...

C'est si difficile de choisir entre la vérité et le mensonge, entre le naturalisme et l'interprétation...


Dans les cours ces derniers jours j'ai parlé d'un film que j'ai eu la chance de découvrir, où Antonio Lopez peint jour après jour des coings dans un cognassier, là, dans sa cour, quelque soit le temps qu'il fait, en tissant un quadrillage de ficelles pour être au plus près des proportions naturelles de son modèle...vivant.






Pour en voir ++




On voudrait parfois que le temps s'arrête, que les obligations de nos vies matérielles deviennent si insignifiantes qu'on les oublie, on voudrait se poser devant un arbre et en regarder les fruits mûrir, comme ça, pour rien...



Antonio Lopez fait ça, et nous, on peut le regarder, un peu, et l'envier, beaucoup...









...et je chante souvent 
merci