jeudi 19 février 2015

la chaussette jaune et l’étoile rouge



Se remettre à peindre lorsqu'on est bloqué depuis presque un an, c'est un peu comme sortir d'une longue torpeur...Il me fallait un nouveau projet, un nouvel élan, je l'ai enfin trouvé, grâce à une petite fille, assise en haut d'un escalier. 
Elle n'avait plus qu'une chaussette, jaune. 
Sur le mur couvert de suie de la grande maison, sa silhouette ne se remarquait pas pour un œil distrait et du coup, c'est elle qui observait ces drôles de touristes passants égarés...je ne l'ai pas oubliée, et souvent, j'ai pensé à elle. 
Elle sera ma muse pour ces périples où je compte bien vous entraîner vous aussi !






peindre...


Ce soir j'entendais sur France Inter Francis Jolly, photographe, directeur-adjoint de la Maison du geste et de l’Image, professeur à l’école d’arts graphiques de Paris, dire que lorsqu'il parle à ses étudiants en art, il leur demande ce qu'ils veulent dire, comment et pourquoi ...Je pense aussi que ces questions sont bonnes à se poser, bonnes dans le sens de ce qui est bien et vrai.

Ça fait un an que je me les pose ;)
J'ai trouvé mes réponses, celles qui sont vraies et bonnes aujourd'hui, pour moi.

"une maison abandonnée dans un vaste jardin ..." 

Ça commence comme ça oui.

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mardi 17 février 2015

découvertes du mois : février 2014


Nukoon Payadee (site ??)


Eclat des couleurs et profondeur des valeurs, gestuelle, composition






Qin Tianzhu


le savoir faire asiatique issu de plus d'un millénaire (dynastie han - 220 avant JC) de tradition picturale...





samedi 14 février 2015

Grappes de raisin à l'aquarelle (suite)






Pour les élèves ayant travaillé le sujet "raisin", voici une autre façon d'aborder le problème.
A partir des trois couleurs primaires, en renversant successivement ses petits gobelets de liquide coloré , Lian Quan Zhen obtient des résultats surprenants...exemple à suivre !!

Exemple suivi :
Laurence s'est pliée à l'exercice et a eu la gentillesse de m'envoyer une aquarelle réalisée en 2012 (avant de connaître cet exercice) et celle réalisée en 2015... Que de progrès !!









jeudi 12 février 2015

Dessiner au fusain





Voici une vidéo que je trouve très instructive pour le dessin au fusain...





Quel papier pour quel aquarelliste ?



Lectrice assidue de blogs en tous genres concernant la peinture, je reçois et je lis pas mal d'articles techniques consacrés au choix du papier pour l'aquarelle.
Chacun a (il faut l'espérer quand on écrit un blog sur la peinture - mais souvent je me pose tout de même des questions-) ses propres expériences concernant les techniques. Par exemple, je ne me risque pas à donner des conseils à quelqu'un voulant travailler l'huile sur toile, car je n'ai pas fait suffisamment d'huile pour en connaître à fond toutes les propriétés.
Ce que je sais, n'en déplaise aux marchands de fournitures, c'est qu'il est bien rare d'avoir un excellent conseil en magasin. Les marchands, en général, suivent les avis des fournisseurs, qui ont tout intérêt à vanter les mérites de leurs produits.
Rien ne vaut les conseils d'un artiste expérimenté qui pratique - encore et toujours - son art.
Une toile, un papier, c'est bien plus qu'un produit, pour  un peintre.
Une toile, un papier, un pinceau, un pigment etc ... ce sont des compagnons de route sur les chemins de la création. Il s'agit d'y trouver son compte (financièrement, car beaucoup d'artistes ont peu de moyens), mais il s'agit surtout d'y trouver un accord entre le désir de peindre et la projection de la réalisation qu'on souhaite faire.
Choisir un papier ne se décide donc pas sur un coup de tête ou en lisant un dépliant.


Je ne peux parler que de ma propre expérience et des savoirs que m'ont transmis les artistes avec lesquels j'ai travaillé. Ceux -ci d'ailleurs ont peut-être, depuis le moment où j'ai pu faire un stage avec eux ou échangé, changé de papier en cours de route.

Au début de mon enseignement j'ai utilisé le papier Arches, d'excellente fabrication, ce papier français est l'un des grands favoris de nombreux artistes de pointure internationale.




Bloc papier Arches aquarelle - 300g - Grain fin
Le papier Aquarelle Arches est fabriqué sur forme ronde, gélatiné et séché à l'air. Sa composition 100% chiffon, sans acide et sans chlore lui assure résistance et stabilité. Ce papier vieillit sans jaunir et n'altère pas les pigments des couleurs.
C'est le papier qu’utilisait Corinne Poplimont qui fut mon premier professeur d'aquarelle. ;)
Ce papier est d'une grande exigence. Il n'autorise les repentirs que dans le frais, et requiert une grande attention au moment de la préparation des couleurs, car une fois déposés, les pigments s'enfoncent profondément dans les fibres de coton et ne pourront pas être beaucoup atténués, donc, pas vraiment d'erreur possible.

On peut , bien sûr, passer le travail sous l'eau si on veut atténuer des jus, ou des teintes trop violentes, mais les résultats en vue de corrections importantes seront mitigés. 

Mon avis : 

C'est un papier qui convient aux personnes patientes, attentives, appliquées, et humbles, qui auront la patience de faire et de refaire, au lieu de vouloir "rattraper". 
Le grain torchon ne camoufle rien, au contraire, il peut accentuer des erreurs de dessin, notamment au niveau des courbes, les cavités du grain ont tendance à fausser les lignes. Pour une plus grande précision, préférer le grain fin.
En outre ce papier supporte difficilement un trempage long (au delà de 10 minutes, la gélatine s'en va), il convient donc mieux aux techniques sèches qui ne nécessitent pas de trempage envers/ endroit.
La présentation sur bloc est idéale car on ne détache pas les feuilles avant la fin du travail et le papier reste assez longtemps bien attaché aux quatre coins (à condition de ne pas mouiller trop abondamment ou plusieurs fois la feuille).


Après quatre ou cinq ans de pratique en cours avec l'Arches, j'ai viré ma cuti et j'ai opté pour un papier en cellulose.

On retrouve dans l'opposition qu'on fait souvent entre les deux grands types de papiers classiques (coton et cellulose) la même opposition qui peut parfois exister entre les tenants des techniques "sèches" et des techniques "humides".
Des grands artistes utilisent les papiers en cellulose, qui n'ont plus rien à envier en qualité aux papiers à base de coton. Reine Marie Pinchon et Ewa Karpinska (site en construction à ce jour indisponible) l'utilisaient lorsque j'ai suivi des cours ou des stages en leur docte compagnie ;)) 






Ce papier existe sous plusieurs présentations, et tout comme l'Arches, on le trouve en blocs, en feuilles et en rouleau. 

C'est un papier qui se tend très bien sur châssis nu. D'un blanc plus lumineux que l'Arches, en grain fin, il est idéal pour les trempages longs et répétés. Je l'utilise en 300 grammes. Il supporte très bien les retraits de couleurs: dépigmentations et repigmentations, c'est là son grand atout. 

Par rapport au papier Arches, il supportera donc moins bien les glacis successifs et saturera plus vite.
Si vous voulez faire des glacis sur ce type de papier, utilisez de préférence un pinceau à lavis très doux ou une martre. Bien laisser sécher entre chaque passage.

Mon avis :

Ce papier, moins onéreux que l'Arches, conviendra mieux aux personnes aimant les expérimentations en mouillé sur mouillé.Attention de bien marquer l'envers, les retraits y étant moins efficaces que sur l'endroit. Prévoir un châssis nu d'une taille légèrement inférieure au format de la feuille pour pouvoir agrafer le papier sur l'envers de celui-ci. Vous pourrez de ce fait remouiller facilement juste l'envers de façon à ne pas du tout perturber les couleurs déjà déposées sur l'endroit, même en cours de séchage.
Une autre façon de l'utiliser en mouillé sur mouillé est de le laisser se plaquer sans appuyer sur une plaque de plexiglas qui maintiendra longtemps l'humidité dessous et dessus, et permettra également de déplacer facilement le travail.
Prévoir une serviette éponge.


Le papier que j'utilise avec prédilection depuis maintenant quelques années est le Moulin du Coq, le Rouge. Papier cellulose, il présente un grammage légèrement supérieur au Montval. D'un rapport qualité prix assez imbattable, je le conseille en format bloc de 100 pages aux élèves.




Pour mon usage personnel, je le découpe à partir d'un rouleau , ce qui me permet d'avoir des formats atypiques que j'affectionne. Je n'apprécie pas le côté ligné de l'endroit, qui donne un peu un aspect "toilé", et je l'utilise donc sur l'envers. Ses qualités sont les mêmes : retraits faciles, glacis successifs possibles dans une certaine mesure avec des martres douces.
J'aime beaucoup aussi le Cornwall de chez Moulin du Coq, mais il est plus difficile d'usage. Il permet de nombreux glacis.


Les autres papiers que j'emploie de façon occasionnelle sont nombreux, en voici deux, bien particuliers:

- le yuppo vendu par la marque Lana sous la terminologie "lanavanguard"






En polypropylène, ce "papier" (mérite-t-il encore cette appellation ??) permet tous les effets aquarelle (auréoles volontaires, dégoulinades, retraits etc ...). Il est très apprécié des artistes qui recherchent des matières, et de plus, étant très blanc, il est très lumineux et permet à la fameuse qualité de transparence de l'aquarelle de s'exercer dans toute sa splendeur. 
Mes élèves un peu iconoclastes l'aiment bien, car il ne faut pas avoir peur des surprises pour employer le yuppo. Les glacis sont ici hautement improbables, il faut tout miser sur le premier jet, mais comme ça sèche très très lentement, on peut beaucoup revenir dessus, voire tout effacer d'un magistral et débonnaire coup d'éponge et tout recommencer ! ;)
C'est donc un papier ludique, idéal pour se confronter aux particularités de l'aquarelle, sa fluidité, et les qualités intrinsèques de chaque type de pigment.
Je le déconseille aux personnes qui veulent "maîtriser" l'aquarelle...ou alors, comme thérapie :))





- Le papier satiné

Plusieurs marques commercialisent du papier satiné, mais bien sûr j'ai utilisé principalement Arches.
C'est le papier le plus exigeant que je connaisse, ou le plus limité...c'est selon. 
Pas de retrait possible, tout y glisse. C'est un peu comme un yuppo où on ne pourrait rien enlever...
il est utilisé par des artistes d'une grande précision ou qui ne repassent pas sur leur premier jet. Très blanc, il donne lui aussi, beaucoup de luminosité aux sujets traités.




Je ne m'en sers pas pour mon travail car je ne le trouve pas assez "plastique". J'aime la valse hésitation des pigments, j'aime pigmenter et dépigmenter, j'aime aussi brutaliser un peu le papier, le pousser dans ses derniers retranchements. Le satiné n'est pas pour moi, le temps de travail n'y est pas assez long. J'en apprécie néanmoins la lumière dans certains portraits notamment. En dessin, à la plume, pour moi, il est parfait.

Comment ne pas mentionner également le papier Sennelier, qui est aussi un régal de papier ...





En résumé, chacun trouvera un papier à sa convenance en fonction des exigences de sa pratique. 
Il n'y a pas un papier type qui convient par nature aux débutants ou aux artistes confirmés. Tout au plus, le rapport qualité/prix ou alors la technique visée par l'apprentissage en cours conditionnera l'achat de tel ou tel type de papier. Néanmoins, le fait de pouvoir laver facilement une partie du papier est très apprécié par les élèves, qui s'en trouvent rassurés et prennent ainsi plus vite confiance.
Les papiers sont plutôt à choisir en fonction des techniques qu'on aime utiliser, ou du taux d'humidité qu'on veut avoir pendant son travail. Un adepte des glacis n'utilisera pas le même papier qu'un adepte des enlevés...


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mercredi 11 février 2015

Dans ma palette il n'y avait pas ...de sépia

Nous avons tous nos couleurs fétiches et d'autres qui ne nous ont jamais vraiment attiré. Le choix est mystérieux, basé sur les expériences , les échanges, les rencontres, les goûts...la nécessité...


En rangeant la bibliothèque de l'atelier, je suis retombée sur le livre de Moira Clinch:
Aquarelle: plus de 2700 mélanges



En le feuilletant j'ai été particulièrement intéressée par les nuances obtenues avec le sépia, j'ai donc décidé de le tester moi aussi.

En cours, j'ai eu souvent des mauvaises expériences avec ce pigment puissant, qui rechigne aux enlevés.
Je ne l'ai donc pas sélectionné dans la palette que je conseille aux élèves.

Néanmoins quelques élèves téméraires s'en servent parfois, malgré mes réticences. Ils m'en disent parfois du bien , en particulier, les personnes qui aiment les sombres riches l'apprécient beaucoup.

Je suis donc partie à la recherche des mystères du sépia.

A l'origine, les pigments provenaient de l'encre de seiche.

La sépia est une matière colorante brune utilisée comme pigment (aquarelle, craies, mines) pour le dessin au lavis..

Un substitut artificiel peut être fabriqué à partir de noix de galle du chêne broyées et bouillies puis filtrées.


Je lui ai associé pour ce test toute une série de 15 pigments en mélanges.
jaune citron, jaune indien, orange, laque écarlate, carmin, violet dioxazyne, bleu outremer, bleu phtalo, bleu manganèse, ocre vert, ocre jaune, noir de mars, marron de perylène, turquoise de cobalt clair, et blanc de titane.



Voici les premiers résultats de ce test:




Comme l'indique Moira Clinch, le manganèse et le vert phtalo sont particulièrement "réceptifs" aux propriétés du sépia. On obtient de façon surprenante des nuances assez métallisées.




Il n'y a plus qu'à trouver un exercice où ces nuances trouveront particulièrement leur justification.





mardi 3 février 2015

En grappe


C'est davantage un sujet d'automne qu'un sujet d'hiver ...mais comment résister à traiter en avalanche de couleurs un sujet simple d'abord...pas de dessin... des petits ronds qu'on répète (je sais c'est long)...


C'est aussi l'occasion de vous présenter mon groupe (presque au complet, il manque Dominique) du mercredi soir à la MJC Roguet ;))


1ère étape ...












Le principe est simple : un fond très coloré (l'occasion d'explorer des harmonies assez larges), sur papier mouillé dessous dessus ... et puis dépigmenter, repigmenter les grains de raison de façon à ce qu'une grappe se forme...ça marche ;)





Former quelques esquisses de feuilles en positif et en négatif et le tour est joué ;))