dimanche 10 août 2025

Lecture des accords toltèques et ma pratique de l'enseignement en arts


En ce mois d'août qui est tout sauf doux, je devrais être en train de préparer les sujets pour la rentrée... Parfois, ils sont prêts dès les mois de mai, parfois je doute. C'est normal, c'est le mois d'août.

Pour info, je dispose de sujets potentiels en nombre suffisant pour alimenter largement 25 cours par an pendant au moins encore dix ans...J'aurai largement de quoi fournir en documentation une petit troupe de profs d'aquarelle débutants, le moment venu.

Non, le souci c'est toujours : comment choisir ? 

Depuis déjà de longues années j'ai découvert les accords toltèques, à un moment où communiquer était devenu particulièrement difficile.

La société étant animée d'un mouvement perpétuel qui éloigne et rapproche certaines catégories de personnes (si tant est qu'on puisse catégoriser quelqu'un, j'en doute fort, mais peut-être, l'espace d'un instant, un critère de reconnaissance ou de dissonance, parmi tous les autres l'emporte t-il ?? ...). Disons donc alors que, à l'instar du mouvement créé par la foule que chante si bien Edith Piaf, nous nous rapprochons, puis nous nous éloignons, les uns des autres, sans pouvoir y faire grand chose...et ceci, suivant des critères qui nous échappent (mais qu'est-ce qui ne nous échappe pas ...??? ) ...ahlala, voici encore des arbres qui poussent dans ma tête ...j'ai appris que ça s'appelle "la pensée arborescente"...je suis donc une forêt. Et je vous invite à une petite balade, en suivant quelques indications, les voici :

Connaissez-vous les quatre accords toltèques (dans l'ordre ou dans le désordre, peu importe) ?

1- Que ta parole soit impeccable

2- N'en fais pas une affaire personnelle

3- Ne fais pas de suppositions

4-Fais toujours de ton mieux


1- Parole impeccable. 

Pour justifier mes choix de sujets, ou en expliquer l'intérêt, j'aurai besoin d'une argumentation précise (impeccable ou presque).

Il n'est pas toujours simple d'imposer des sujets, qui, de prime abord, ne correspondent pas aux attentes des personnes inscrites aux cours. Il le faut pourtant, et c'est souvent à la fin de l'année au moment de l'exposition des élèves que chacun est vraiment fier du chemin accompli.

Souvent je me heurte à des phobies inattendues (peur de la mer, peur des bestioles, traumatismes liés à un souvenir d'accident, de bateau etc...). Bien sûr c'est aussi l'occasion d'en parler, de les révéler au groupe, le plus souvent attentif, et bienveillant. Ceci dit, je ne suis pas soignante, pas d'art thérapie ici. Mais justement, lorsqu'on est confronté à ce qu'on n'est pas, il faut savoir rester à sa juste place, avoir le mot juste, et recentrer vers l'objet du cours.

2- Affaire personnelle 

Je dois faire passer au second plan mes centres d'intérêt au profit de ceux des apprentis aquarellistes. Mon cours est basé sur l'analyse des différentes pratiques d'aquarelle, avec des copies bien sûr, mais aussi des réalisations "à la manière de". Je m'appuie sur les nombreuses pratiques techniques des maîtres de stage qui passent régulièrement quelques jours à l'atelier, et nous échangeons beaucoup. 

Les pratiques d'aquarelle sont tellement infinies que nous parvenons à faire des joyeux mélanges, de tous ces apprentissages croisés, du moins c'est ainsi que je le vois !

Ma pratique à moi dépend du temps que je peux lui consacrer. Ma vie de famille est ma priorité depuis de nombreuses années, et je n'ai pas beaucoup peint pour moi ces derniers étés. Néanmoins, j'ai plusieurs dossiers en route, et j'ai bon espoir de les boucler bientôt pour pouvoir disposer d'un peu de matière à montrer. Du coup, le peintre en moi, ronge souvent son frein !

3- Pas de suppositions

Je ne connais pas toujours les motivations profondes des personnes qui s'inscrivent aux cours. Elles sont toutes aussi valables les unes que les autres. Passer un bon moment, échanger sur une matière qu'on aime pratiquer, découvrir quelque chose qu'on ne connaissait pas, se dépasser, les raisons sont nombreuses, souvent imbriquées les unes dans les autres.

J'ai pour ma part une exigence certaine dans la régularité de la présence aux cours. Et lorsqu'une personne inscrite ne vient plus, les raisons lui appartiennent, même si c'est extrêmement frustrant de ne pas toujours les connaître. 

Sachez donc que la présence et l'implication aux cours est totalement réciproque. 


4- Faire de son mieux

Il n'y a aucun profil type pour apprendre l'aquarelle.

Parmi mes élèves, j'ai rencontré autant de perfectionnistes que de dilettantes, autant de coloristes, que de valoristes. Certains sont très à leur aise en dessin, et d'autres ont une phobie du dessin! 

Les extrêmes ne sont pas évidents à gérer, et encore moins simultanément pour moi, professeur ! 

Donc, nous faisons tous de notre mieux, vous, pour apprendre, suivre mes consignes, essayer d'aller là où je souhaite vous emmener, et moi, dans mon accompagnement, en essayant de ne pas (trop) vous brusquer, mais tout de même, en vous faisant sortir de vos zones de confort.

L'un des critères les plus difficiles à accepter est celui du temps de réalisation : certains sont rapides comme l'éclair, d'autres doivent prendre beaucoup plus de temps. Si vous n'avez pas "fini" votre aquarelle alors que certains parlent déjà de l'encadrer, ne vous en faites pas trop, vous finirez chez vous.

Si ça peut vous rassurer, j'étais moi aussi la plus lente à une certaine époque.





















samedi 31 mai 2025

COURS d'AQUARELLE Nathalie Paradis 2025/2026

C'est parti ! Le coup d'envoi est donné pour les nouvelles inscriptions pour la rentrée de 2025/ 2026.

Les cours reprendront la dernière semaine de septembre !

Les lieux de cours restent inchangés par rapport à l'année dernière :

MJC Roguet rue de Gascogne à Toulouse

NOUVEAU : Un cours ouvrira le jeudi après-midi de 13h45 à 16h15.

Les cours habituels du matin : lundi matin de 9h45 à 12h15 et jeudi matin de 10h à midi trente.

Inscriptions en ligne sur le site de la MJC Roguet à Toulouse


Malle aux arts à Pibrac près du patinodrome rue des écoles

Le lundi de 14h15 à 16h45

S'adresser à l'association la Malle aux arts, qui sera représentée sur le forum des associations à Pibrac courant septembre


Airbus Staff association

Les contacter directement en interne pour avoir mes dates d'intervention et les tarifs


Atelier privé de Cornebarrieu

18 bis avenue de Versailles

Cours ouvert à partir de fin septembre 

le mercredi de 10h à midi trente et après-midi de 13h45 à 16h15

le samedi une fois par mois 4h : de 14h à 18h


Tarifs sur demande cours privés :  ateliergladis@hotmail.fr

Pour la Malle aux arts : lamalleauxarts@hotmail.com

Pour la MJC Roguet : www.mjcroguet.fr


lundi 21 avril 2025

A la perfection nul n'est tenu ...et pourtant !


D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais rien peint qui me semble "parfait". 

Je suis toujours dans une urgence, qui me fait passer au tableau suivant. Je le voudrais plein "d'adorables défauts" (comme le dit mon fils à propos de la femme qu'il recherche)… Ainsi se veulent mes réalisations. 

La perfection est pourtant accessible, il faut beaucoup d'abnégation, beaucoup de technique, enfin je crois...car ce n'est pas dans mon caractère et je me suis vite lassée, par exemple, d'essayer de rivaliser avec un appareil photo numérique. Je vois dans cette perfection là, surtout en aquarelle, quelque chose de trop lisse. 

Et puis les critères différent tant d'un œil/esprit/cœur, à l'autre.

Ce qui me manque souvent, car je suis une peintre solitaire, c'est le regard extérieur, celui, averti, qui pointerait une erreur rédhibitoire, qui condamnerait mon tableau-en-devenir à n'être qu'une esquisse, et qui ferait de lui un précieux repoussoir pour un nouvel essai.

Je reste persuadée que chacun d'entre nous ne peint que ce qu'il aime. Nous peignons ce que nous ne trouvons pas ailleurs. Nous peignons quelque chose qui nous manque.

Mais les tableaux, in fine, ne sont, bien sûr, pas faits pour le peintre. 

Ils sont faits pour exister dans le regard de quelqu'un. Alors, mieux on les prépare, plus ils ont une chance d'être désirés, puis, adoptés.

Alors, bien sûr, les passages répétés de nombreux collègues peintres à la maison, lors des stages que j'organise sont l'occasion d'échanges souvent très riches. Néanmoins, les regards d'un peintre sur le travail d'un autre, qui plus est contemporain, qui plus est, physiquement auprès de lui, ne sont pas toujours des plus spontanés. 

La fluidité des échanges avec mes visiteurs et visiteuses m'en dit long. Il faut savoir accepter les bonnes et les mauvaises critiques, ce qui n'est pas des plus facile, même en vieillissant.



Max ERNST 1922 Au rendez-vous des amis


Les expositions aussi sont un bon boomerang. Rien de pire bien évidemment que l'indifférence. Mais il faut se préparer à tout. Le petit monde de la peinture est un monde où les rivalités sont exacerbées, surtout en ces temps de crise qui perdurent.

Je n'ai jamais vendu autant de tableaux que lors de ma toute première expo, et là, je peux vous assurer que mes aquarelles étaient très loin d'être parfaites !

Et pourtant !






mardi 8 avril 2025

Houppier gris opaque

 Ce matin je me suis réveillée avec en tête l'image d'un tableau.

Cela m'arrive parfois, mais le plus souvent, je rêve d'expositions entières, et je n'arrive pas à me souvenir de tout, seul demeure, au réveil, l'éblouissement.

Ce matin donc, j'ai vu en rêve un tableau de format carré, pas très grand, peut-être 30cm x30 cm. Il représentait une forêt vue du dessus, une canopée. Il y avait quatre arbres en boules, gris opaques et derrière eux, deux houppiers (j'aime ce mot) d'arbres de couleurs automnales, dans les tons bruns chauds, orangés, marron de perylène. Et c'était beau.

Immédiatement, mon esprit sortant de cet état ensommeillé, je pensai à écrire, décrire ce tableau entrevu en rêvé (son souvenir s'effaçait déjà), et je fus confrontée à la difficulté de décrire un tableau, à la pauvreté de la description que j'allais pouvoir en faire.

Je me souvins alors d'un mémoire qu'une de mes élèves (parmi celles qui m'accompagnent quasiment depuis mes débuts comme prof), avait écrit. Il s'agissait de mettre en regard la pratique du yoga avec celle de l'aquarelle. Ces deux pratiques requièrent en effet, pour certains, une capacité à atteindre un état méditatif, un lâcher prise, où la main, ou le corps, se meuvent sans effort dans un élan immatériel.

Certes, décrire un tableau avec des mots qui susciteront un émoi chez les lecteurs, est un talent rare, tout aussi rare que celui d'un peintre capable de susciter un émoi chez son regardeur.

D'un seul regard l'accrocher à cette pièce de papier, faire en sorte, (rêvons encore un peu), qu'il (elle) l'emporte sous le bras et l'installe dans son -intérieur- (quel joli mot), que ce soit matériellement , ou pas.

On peut en effet emporter le souvenir d'un tableau, tout comme on peut garder en soi, le rêve d'un tableau.

Le tableau perd alors complétement sa matérialité. Il est allégé de tout poids, et devient immatériel.

Un peu comme on se souvient d'une musique ou d'un parfum, ou même d'un goût. (ah, la cuisine de maman…)

Je me souviens d'un tableau d'Ewa Karpinska, il s'agissait d'un tableau intitulé "le vol du martin pêcheur" vu au regretté salon de Saint Laurent sur Gorre. Peut-être à la lecture du titre, vous aussi vous en souvenez vous ? Alors, nous le partagions, sans le savoir ?!

Un tableau oscille donc entre sa matérialité et son immatérialité.

Quand il veut le peindre, il faut que le peintre l'extraie de son esprit, qu'il ait assez de talent pour le retranscrire sur sa toile ou quelle que soit la surface disponible. Il faut que quelqu'un d'autre le voie.

Mais je vais trop vite comme toujours.

Me voilà donc devant la toile blanche, ou mon carnet de croquis, avec l'idée de ce tableau, ce houppier gris opaque dont le souvenir flotte encore en moi, qu'est-ce qu'il se passe ensuite ?

Eh bien je pense que si j'étais dans la nature et que je voyais cette image qui déclenche en moi l'envie de peindre, je ferais tout à fait la même chose : je regarderais.

En fait, je regarde le souvenir de ce houppier gris opaque en moi.

Je le regarde et c'est un peu comme si je le voyais.

Parce que je l'ai vu, j'ai emmagasiné cette image, peu importe d'où elle vient, il s'agit peut-être du souvenir inconscient d'un tableau que j'ai vu quelque part. On ne sait pas d'où viennent les tableaux.

On sait juste que lorsqu'on les aime, on ne peut pas s'en détourner, ou, du moins, on ne peut pas les oublier.

Il m'est arrivé aussi d'être en admiration, à mes débuts, devant l'aquarelle de quelqu'un que je considérais à l'époque comme un maître. Des années plus tard, lors de la parution d'un livre, je retombe sur cette image, que j'avais tant aimée, et dont je gardais un souvenir ébloui…

Quelle terrible déception ! Le tableau me sembla alors d'une pauvreté, d'une indigence terrifiante.

Le tableau n'avait pas changé, moi, si.

Mon regard avait changé.

Mon exigence avait changé.

Et je n'aimais plus cette aquarelle.

Il en est de même pour mes projets de tableaux. Je les porte en moi, et s'ils résistent à l'usure des souvenirs, si mon énergie est dirigée vers leur réalisation, alors ils peuvent espérer émerger sur un bout de toile.

Ils sont immatériels longtemps. Parfois ils meurent en moi avant de naître.

Il faut, pour la naissance d'une peinture, le temps, le bon tempo, le moment suspendu.

Il faut pouvoir lui accorder tout son temps.

Il faut s'y consacrer.

La naissance d'un houppier gris opaque tient alors du miracle.